Ce changement fiscal en septembre va bouleverser l’argent de votre couple

La réforme fiscale annoncée pour septembre 2025 marque un tournant significatif dans la gestion de l’impôt sur le revenu des couples. Le prélèvement à la source, en vigueur depuis 2019, va connaître une évolution majeure visant à corriger certaines inégalités constatées entre conjoints. Cette modification automatique du calcul fiscal promet de transformer le quotidien financier de nombreux foyers français.
Vers une individualisation automatique du taux d’imposition
Le système fiscal français s’apprête à franchir une nouvelle étape dans l’équité entre conjoints. À partir du 1er septembre 2025, le prélèvement à la source adoptera par défaut un taux individualisé pour les couples mariés ou pacsés. Cette décision marque une rupture avec le fonctionnement actuel où le taux est calculé sur l’ensemble des revenus du foyer fiscal.
Cette modification répond à une problématique identifiée depuis la mise en place du prélèvement à la source. Le système actuel crée souvent un déséquilibre entre les conjoints lorsqu’il existe une différence significative de revenus. Le partenaire percevant le salaire le plus faible se retrouve imposé à un taux supérieur à celui qu’il aurait étant célibataire. Inversement, le conjoint aux revenus plus élevés bénéficie d’un taux d’imposition réduit.
Le nouveau dispositif permettra à chaque membre du couple d’être prélevé uniquement sur ses revenus personnels. Cette approche respecte davantage la contribution réelle de chacun. Le changement s’effectuera automatiquement, sans démarche spécifique à entreprendre. Par contre, les couples souhaitant conserver un taux commun pourront en faire la demande via leur espace personnel sur le site des impôts.
Cette réforme s’inscrit dans le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027). Elle répond aux nombreuses critiques formulées par les experts concernant l’impact genré des systèmes fiscaux basés sur l’imposition commune des revenus du foyer.
Impact économique pour les conjoints aux revenus différents
La nouvelle règle fiscale aura des conséquences tangibles sur le pouvoir d’achat individuel au sein des couples. Le partenaire aux revenus les plus faibles conservera un salaire net plus important grâce à un taux de prélèvement réduit. Cette situation bénéficiera principalement aux femmes, qui représentent actuellement 78% des seconds contributeurs dans les couples français.
Les statistiques révèlent que les femmes perçoivent en moyenne des salaires 24% inférieurs à ceux des hommes à poste équivalent dans le secteur privé. Cette disparité salariale se trouve accentuée par le système fiscal actuel qui pénalise encore davantage le pouvoir d’achat du partenaire gagnant moins. La réforme vise à corriger cette injustice structurelle.
À l’inverse, le conjoint bénéficiant des revenus les plus élevés assumera une charge fiscale proportionnellement plus importante. Il convient néanmoins de préciser que cette mesure n’augmentera pas le montant global d’impôt payé par le couple. Elle répartit simplement la charge de manière plus équitable entre les partenaires, reflétant leurs capacités contributives respectives.
Les simulations réalisées par l’administration fiscale montrent que cette individualisation du taux d’imposition pourrait avoir un impact positif sur l’emploi. Selon une étude citée par la députée Marie-Pierre Rixain, cette mesure pourrait augmenter de 0,6 point le taux de participation des femmes au marché du travail, générant potentiellement 80 000 emplois supplémentaires.
Modernisation du système fiscal français
L’instauration du taux individualisé par défaut représente une évolution significative dans la conception même de notre système fiscal. De ce fait, le modèle d’imposition commune des couples date d’une époque où la structure familiale traditionnelle prédominait, avec généralement un seul revenu principal par foyer.
La société française a considérablement évolué depuis, avec une participation croissante des femmes au marché du travail et une transformation des modèles familiaux. Le système fiscal s’adapte progressivement à ces réalités sociales contemporaines. L’individualisation du taux de prélèvement constitue une reconnaissance de l’autonomie financière de chaque membre du couple.
Cette réforme s’inscrit dans une tendance européenne plus large. Plusieurs pays comme la Suède, la Finlande ou le Royaume-Uni ont déjà adopté des systèmes d’imposition individualisée. Les études comparatives montrent que ces approches favorisent l’égalité économique entre conjoints et encouragent la participation au marché du travail.
Le prélèvement à la source, introduit en 2019, avait déjà simplifié considérablement la collecte de l’impôt sur le revenu. Cette nouvelle étape dans son évolution valide la capacité d’adaptation de l’administration fiscale française aux enjeux sociétaux actuels. Elle illustre également l’importance croissante accordée aux questions d’équité entre les genres dans l’élaboration des politiques publiques.
La mise en œuvre prévue pour septembre 2025 laisse aux contribuables le temps de s’informer et de se préparer à ce changement. L’administration fiscale devrait communiquer davantage sur les modalités pratiques de cette réforme dans les mois précédant son entrée en vigueur.